Les différentes options de financement pour l’achat d’une exploitation agricole

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Les jeunes agriculteurs et les entrepreneurs ruraux se retrouvent souvent confrontés à un défi de taille : comment financer l’achat d’une exploitation agricole. Ce projet, aussi passionnant qu’exigeant, nécessite un investissement considérable. Heureusement, plusieurs options de financement sont disponibles pour ceux qui souhaitent se lancer dans cette aventure.

Des prêts bancaires traditionnels aux subventions gouvernementales, en passant par les programmes de soutien des coopératives agricoles, chaque solution présente ses avantages et ses inconvénients. Vous devez bien évaluer ses besoins et ses capacités financières avant de choisir la meilleure option pour concrétiser ce rêve.

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Préparer son projet d’achat d’exploitation agricole

Éléonore Daly, animatrice du PAIT (Point Accueil Installation Transmission) en Gironde, accompagne les candidats à l’installation dans la préparation de leur projet. Suivez ses recommandations pour naviguer dans le processus complexe de l’achat d’une exploitation agricole.

Identifier ses besoins

Avant de se lancer, vous devez définir précisément le type d’exploitation souhaitée. Évaluez les besoins en :

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  • Foncier : quantité de terres agricoles nécessaires
  • Bâtiments : structures à usage agricole
  • Machines agricoles et tracteurs
  • Cheptel : si vous optez pour l’élevage
  • Matériel et équipements techniques

Étudier les exploitations disponibles

La recherche d’une exploitation agricole à vendre peut se faire via divers canaux. Consultez les annonces spécialisées, les chambres d’agriculture et les sites internet dédiés. Éléonore Daly suggère de visiter plusieurs exploitations pour bien comprendre les atouts et les contraintes de chaque offre.

Construire un plan financier solide

Sylvain Gioux, référent installation au Crédit Agricole Centre-Ouest, insiste sur l’importance de présenter un plan financier complet. Incluez les coûts d’achat du foncier, des bâtiments, des machines et du cheptel. N’oubliez pas les frais annexes comme les frais de notaire et les éventuels travaux de rénovation.

Ce plan financier sera un atout majeur lors de la recherche de financement auprès des banques ou des institutions spécialisées. Les candidats bien préparés et disposant d’un projet clairement défini auront plus de chances de convaincre les financeurs.

Les aides et subventions disponibles

De nombreuses aides et subventions sont disponibles pour faciliter l’acquisition d’une exploitation agricole. Ces dispositifs permettent de réduire l’investissement initial et de sécuriser le projet.

La Dotation Jeune Agriculteur (DJA)

La DJA est une aide financière destinée aux jeunes agriculteurs âgés de moins de 40 ans. Gérée par les régions, elle est cofinancée par l’État et l’Europe. Pour en bénéficier, il est nécessaire de suivre un Plan de Professionnalisation Personnalisé (PPP), qui inclut des formations et un accompagnement spécifique.

Les aides régionales et locales

Les collectivités locales, les communautés de communes, les départements et les régions proposent diverses subventions pour soutenir les projets agricoles. Par exemple, en Nouvelle-Aquitaine, les départements de la Gironde et de la Dordogne offrent des aides spécifiques pour l’installation des jeunes agriculteurs.

Les dispositifs de la Safer

La Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural) propose des solutions de portage foncier et de stockage foncier. Ces dispositifs permettent aux agriculteurs d’accéder plus facilement à des terres agricoles. Le Fonds d’aide Safer à l’installation en Nouvelle-Aquitaine (Fasina) est un partenariat qui facilite l’accès au foncier pour les jeunes agriculteurs.

Le fonds de garantie public Alterna

Le fonds de garantie public Alterna, mis en place par la région Nouvelle-Aquitaine, offre une garantie de 80 % sur les prêts bancaires, pour une durée maximale de 10 ans. Cette garantie permet de sécuriser les investissements et de faciliter l’accès au crédit pour les jeunes agriculteurs.
options de financement

Les options de financement bancaire et alternatives

Les prêts bancaires classiques

Les institutions bancaires telles que le Crédit Agricole Centre-Ouest, représenté par Sylvain Gioux, référent installation, offrent des solutions de financement adaptées aux projets agricoles. Parmi les options disponibles :

  • Prêts amortissables : Financements standards remboursables sur une période définie.
  • Prêts relais : Solutions temporaires pour combler les écarts de trésorerie.

Ces financements nécessitent souvent des garanties, comme la caution de personnes physiques, la caution morale ou encore le fonds de garantie public Alterna.

Les sources d’autofinancement

L’autofinancement peut couvrir une partie des besoins financiers :

  • Liquidités : Utilisation des ressources financières disponibles.
  • Placements en nom propre : Mobilisation des investissements personnels.
  • Donations familiales : Soutien financier de la famille.
  • Salaires différés : Reconnaissance du travail familial passé.

Les tiers investisseurs

Certains projets peuvent bénéficier de l’intervention de tiers investisseurs :

  • Propriétaires bailleurs : Louent les terres et bâtiments nécessaires à l’exploitation.
  • Foncières : Acquièrent le foncier pour le louer à l’agriculteur.

Les modalités de location peuvent inclure un bail classique ou un bail à cheptel.

Autres sources de financement

Différentes alternatives existent pour compléter le financement :

  • Financement participatif : Crowdfunding pour mobiliser une communauté autour du projet.
  • Prêt d’honneur : Prêt à taux zéro, souvent proposé par des réseaux d’accompagnement.
  • Prêt familial : Prêt facilité par des membres de la famille.

Les dispositifs de portage foncier et de stockage foncier, proposés par la Safer, permettent aussi d’acquérir des terres de manière temporaire.